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Potentialités physiques, biologiques, cérébrales

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Potentialités physiques, biologiques, cérébrales

Les potentialités, un monde immatériel et mystérieux qui demeure inexploré, voire ignoré par les philosophes et les théologiens, pourquoi ?

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Latest Activity: Aug 2, 2013

Potentialités physiques, biologiques, cérébrales



Potentialités : potentialités physiques, biologiques, cérébrales …


Les espaces que l'on croyait vides, tel les entre-deux des choses (les intervalles spatiaux qui séparent les objets), se révèlent emplis d’informations et de potentialités comme les forces universelles en tous genres,
des informations et des potentialités, d’ordre transcendant, qui sont ainsi porteuses (vecteurs) de la divine noblesse du monde.

En particulier, au niveau élémentaire des êtres, se déroulent d'incessantes anticipations ; les réactivités biologiques, entre autres par le biais du processus immunitaire, l'attestent de manière patente.
Corrélativement, des organisations de processus à effets biologiques, de processus à effets comportementaux, voire à effets mortifères, sont constamment diffusées dans l'ensemble du corps, sans altération de "sens" durant leur transmission (notamment quand elles traversent l’enveloppe des cellules).

Que présupposent de tels faits ?


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En une époque, quand les connaissances du monde étaient fort élémentaires, Platon s’interrogeait déjà sur l’état potentiel des choses en se demandant où réside la réalité en soi (nous avons une représentation de la réalité mais nous ne connaissons pas la "réalité potentielle") :

"Parménide : Parce que, Socrate, j’imagine que toi et tout autre personne qui posez qu’il y a de chaque chose une réalité en soi admettriez, pour commencer, qu’aucune de ces réalités ne se trouve dans notre monde.
Socrate : Comment en effet une réalité en soi pourrait-elle se trouver dans notre monde ?" (cf. Platon – Parménide, 133c).

Quelques siècles plus tard, Plotin, lui aussi, fut sensible au problème posé par l’état virtuel des choses avant leur actualisation (rappelons que par actualisation, nous signifions : passage de l’état potentiel à l’état réel, de l’intemporel au temporel, de l’état "sans structure" à l’état "avec structures", de l’unitaire au fractal).
Il se demandait, par exemple :

- "Est-ce que le monde de là-haut contient toutes les choses qui sont ici-bas ?
Ne peut-on pas dire qu'il contient toutes les choses qui sont produites par une raison formelle (logos) et selon une forme spécifique ? ....,
Mais s'il contient le feu, il contient aussi l'eau, il contient donc aussi, finalement, les plantes.
De quelle manière les plantes sont-elles donc là-haut ?
Et le feu d'ici-bas, de quelle manière vit-il ?
Et la terre d'ici-bas, de quelle manière vit-elle ?
Car ou bien ils vivent, ou bien, étant en quelque sorte privés de vie, ils seront pourtant là-haut, en sorte qu'il faudrait dire, dans ce dernier cas, qu'il n'est pas vrai que tout ce qui est là-haut est vivant." (cf. Traité 38 - 11, 5),

- "Les animaux préexistent-ils dans l’esprit ?
Mais le cheval et les autres animaux, comment peuvent-ils être réellement là-haut ?
Comment ne pas être obligé de dire que le Dieu a dû, pour les produire, regarder vers les choses d’ici-bas ?
Mais dira-t-on, si, pour qu’il y ait ici-bas un cheval ou quelque autre animal, il avait inventé la notion de cheval ?
Pourtant, comment serait-ce possible que, voulant faire un cheval, il ait imaginé la notion de cheval ? Car, c’est évident, s’il voulait précisément un cheval, il fallait bien que la notion de cheval existât déjà. Ainsi, il n’était pas possible qu’il imaginât la notion de cheval pour le produire, mais il fallait d’abord qu’il y ait un cheval non sujet au devenir, avant celui qui serait produit, plus tard, après cela.
Si donc le cheval existait avant le devenir et s’il n’a pas été d’abord imaginé afin d’être ensuite produit, ce n’est pas parce qu’il regardait vers les choses d’ici-bas que celui qui possédait en lui ce Cheval intelligible l’a eu en lui et ce n’est pas parce qu’il avait l’intention de produire les choses d’ici-bas qu’il a eu en lui ce Cheval et les autres animaux, mais les animaux préexistaient en lui et les animaux d’ici-bas sont venus nécessairement à la suite….
Qui pourrait en effet arrêter une telle puissance qui peut aussi bien demeurer en elle-même que sortir d’elle-même ?" (cf. Traité 38 - 8, 4 -10).

Aujourd’hui, nous pouvons et nous devons nous interroger davantage,
avant son existence, avant son état perceptible, avant son état sensible, comment est le réel ?
Esquissé ? :
"Qu’est-ce qui empêche en effet que la puissance de l’Âme du Tout, puisqu’elle est une raison (logos) qui est toutes choses, ne fasse une première esquisse des formes animales avant que les puissances des âmes ne parviennent jusqu’à ces formes et que cette pré-esquisse ne soit en quelque sorte un ensemble d’illuminations projeté en avant-coureur sur la matière ? Dès lors, l’âme dont le rôle consiste à achever cette esquisse, n’a qu’à suivre ces traces pré-esquissées et à les découper selon leurs parties : chaque âme produit ainsi et devient elle-même la partie vers laquelle elle est allée..." (cf. Traité 38 – 7, 10).

Sans reconnaître à l’âme un rôle d’opérateur comme l’imaginait Plotin (elle n’est qu’un concept représentatif de l’identité spirituelle des êtres),
nous croyons néanmoins au "réalisme" (en l’existence) d’un domaine intemporel où demeurent les potentialités qui préfigurent la réalité.
Inconnu des philosophes et des théologiens, nous avons dénommé ce domaine transcendant : spacimplicatio, qualifiant ainsi l’espace qui permet l’implication permanente d’une entité créatrice de caractère divin (du Divin) dans le monde.
Car bien évidemment l’univers n’est pas conduit (régi, animé) par des lois et des principes !

*
L'écriture apparut pour la première fois, nous dit-on, sur des tablettes d'argile il y a quelque 5000 ans, en basse Mésopotamie dans les "cités état" d'Ourouk, de Kish et d'Our.
Quelle que soit l'ancienneté 6, 7, 8000 ans, quel que soit le lieu, en Mésopotamie, dans la haute vallée de l'Indus, en Egypte, cette formalisation écrite (cette représentation écrite) de concepts, cette capacité particulière est mystérieuse.
Que pouvons-nous en dire ?

Certes, nous pouvons croire que l'apparition de l'écriture fut liée au développement d'activités commerciales ; ce fait fut-il pour autant, une cause primordiale ?
Non.
Les besoins d'échanger plus aisément des marchandises ont été des causes objectives (apparentes), secondaires du point de vue philosophique.
En effet, si les hommes concernés n'avaient pas eu les capacités d'abstraction (les potentialités cérébrales), adéquates et suffisantes, ils n'auraient jamais pu ni écrire, ni compter.

D’ailleurs, d’autres civilisations qui évoluèrent en Méso-amérique, des civilisations issues de plusieurs et très anciennes migrations indo-européennes (entre 80.000 et 20.000 ans av. J.C ?) savaient compter, elles aussi, par exemple à l'aide de nœuds sur des cordes.

Il en est de même pour le langage ; sous toutes ses formes, celui-ci traduit l'actualisation de moyens potentiels qui permettent la diffusion du "sens",
des moyens potentiels (des potentialités cérébrales) qui ont été développés tout au long de l'histoire humaine, et qui sont encore développés.

En d'autres termes, le langage, l'écriture et le pouvoir de compter relèvent de potentialités innées et de facultés transcendantes qui permettent de signifier de différentes manières.
Nous voici donc assez éloignés de la compréhension d'Engels, exprimée dans ses notes préparatoires à l'Anti-Dühring :
"Si, par exemple, dans nos pays les axiomes mathématiques sont parfaitement évidents pour un enfant de huit ans, sans nul besoin de recourir à un maître, ce n'est que la conséquence de l'hérédité accumulée".

Hélas, actuellement, il n’est guère débattu de manière crédible, de la "nature" (de l'"ordre") de telles facultés et encore moins, du domaine intemporel où résident les potentialités (où demeure ce qui est à l’état potentiel).
Et cependant, il est aisé de mettre en évidence, à la lumière de récentes découvertes scientifiques, le "réalisme" (l'existence) de références universelles de valeur, de modes structurels immuables, de processus invariants, de forces psychiques, d'anticipations, ... , qui "meublent" le mystérieux domaine de l'abstraction.

Il est vrai, il s'agit d'une conceptualisation révolutionnaire qui nécessite que l’on contienne les formalisations scientifiques dans leur domaine de validité, notamment pour que les compréhensions du monde soient ouvertes à (intègrent) l'ordre transcendant.

En ce début de troisième millénaire, l’esprit en quête des causes primordiales, peut en effet associer plus qu’hier, et se doit de le faire, ce qui est "sensible" et ce qui est "potentiel",
c’est à dire, peut reconnaître des liens entre les activités physiques (par exemple, celles qui conduisent aux différents états physiques du réel) et les activités de création d’ordre transcendant, en particulier exprimées par les potentialités génétiques.
L’invariant et l’évolutif, l’éternel et l’historique, le réel et le virtuel, caractérisent le monde !
Platon et Plotin ne nous démentiraient point.

*
F. Jacob, voyait dans la polyvalence des structures vivantes comme les organes, le "bricolage" de l'évolution et parlait de la Nature comme d'un opérateur susceptible de créer la diversité "en combinant sans fin les mêmes morceaux et les mêmes fragments". (cf. Le jeu des possibles - 1991).

Or un opérateur, quel qu’il soit, pour combiner doit reconnaître, juger, choisir, anticiper, …, décider et agir, et ainsi doit pouvoir se situer hors de la réalité sensible tout en étant impliqué en elle.
De ce fait l’actualisation de potentialités ne résulte pas de bricolages ; d’ailleurs, il n'est nul besoin d'être grand clerc en génétique pour reconnaître le rôle majeur des incessantes activités de création, d’ordre physique et d’ordre transcendant, qui se déroulent dans les cellules.
Sans de telles activités destinées à surmonter les contraintes quotidiennes et à rechercher la nouveauté par le biais de potentialités génétiques, il n'y aurait pas de vie ni d’évolutions des espèces.
Nous voici donc fort éloignés du darwinisme communément reconnu et enseigné de manière quasi dogmatique, par les paléontologues.

Souvenons-nous des théories qui fleurirent après la découverte de Lucy en 1974 et incitèrent à croire que les modifications climatiques apparues en Afrique il y a quelque huit millions d'années,
et la "bipédie",
furent en tant que causes essentielles, à l’origine du phylum humain.
Soyons rigoureux dans l’analyse des phénomènes ; ce phylum (comme tous les autres d’ailleurs), les comportements et tous les phénomènes résultent d’actualisations de potentialités singulières.

Pour monter aux arbres, par exemple, il faut disposer, préalablement, de potentialités génétiques, physiques et psychiques adéquates, notamment celles qui sont nécessaires pour le maintien en position verticale,
les contraintes environnementales n’étant que des causes objectives du moment.

Plus généralement, les potentialités sont actualisées (matérialisées),
et pour de nécessaires individualisations,
et en fonction de l’environnement.


En réalité, les évolutions des espèces sont caractérisées par de longues périodes de stabilité entrecoupées de changements rapides,
des faits qui, bien entendu, doivent être analysés en prenant en compte la dynamique de la matière inerte.

C’est pourquoi,
sachant que les transitions de phase et les dédoublements de périodes sont des faits inexorables observés lors de l'accroissement de complexité des phénomènes physiques (des comportements de type chaotique avec dédoublement de période sont observés jusqu'au niveau le plus élémentaire de la matière),
nous reconnaissons aux individus des lignées marquantes un "potentiel génétique" non seulement caractéristique de leur niveau de complexité mais aussi susceptible de s'accroître par le biais d'incessantes activités de création, d'ordre physique et d’ordre transcendant, jusqu'à parfois atteindre des seuils critiques conduisant à des sauts structurels remarquables.
La reproduction par mode sexué en est l'exemple type.

Observez que cette compréhension s'accorde avec la théorie des "Equilibres ponctués" émise par MM. Eldredge et Gould.
Elle aide également à mieux saisir pourquoi les individus des lignées marquantes sont "ouverts" à plus de complexité, bien que tous soient composés d’entités biologiques communes à l’ensemble des êtres.
Plus de complexité,
en raison de quelle intentionnalité primordiale ?,
pour quelle impérieuse nécessité ?


*
De suite après la fécondation, processus essentiel de la vie, l’embryon unicellulaire (le zygote) résultant de l’union de deux gamètes, mâle et femelle, est dédoublé,
ces deux cellules sont à leur tour partagées donnant alors naissance à quatre cellules, …. puis à huit, seize, etc., etc...

Vous l’avez noté, nous avons parlé de cellules qui sont dédoublées et non pas de cellules qui se dédoublent, ceci afin de ne pas occulter l’entité créatrice (opératrice) qui conduit ce processus.

En outre, à leur naissance, les cellules sont identiques et recèlent les mêmes potentialités d'évolution, en d'autres termes, toute cellule peut devenir un neurone, une cellule du foie, …, ou une banale cellule de la peau.
D’autre part, les cellules ne peuvent être différenciées et remplir pleinement leur rôle, que grâce à d’incessants flux d'organisations de processus et d’informations qui prennent en compte, outre leur environnement, les expériences heureuses et malheureuses qui émaillèrent, qui émaillent l’histoire du phénomène de la vie et de l’être.

Il n'y a donc pas de mutations sans potentialités génétiques en attente d'actualisation (de matérialisation).
Rappelons, par exemple, que de nombreuses sortes de bactéries recèlent deux possibilités de mutation pour leur permettre de survivre lors d'aléas dramatiques. (cf. Barry G. Hall - Spontaneous point mutations ..., Genetics, 1997).
Hall conclut même que "la génération sélective de mutations par un procédé inconnu est une solution qui ne peut pas et ne doit pas être rejetée.".
John Cairns a également observé que le taux d'actualisation de certaines mutations potentielles, est plus élevé chez les bactéries qui en ont besoin pour survivre que chez celles qui n'en ont pas besoin. (cf. The origin of mutants - Nature).

Bien évidemment, ce ne sont pas des processus qui conduisent ces activités de création, ces anticipations pour faire face aux aléas, et ces actualisations.
Néanmoins nous pouvons admettre le "réalisme" (l'existence) d'organisations de processus à effet biologique qui permettent de déclencher ou non, de verrouiller ou de déverrouiller, en respectant des chronologies rigoureuses, l'actualisation de telle ou telle potentialité,
et ce, en tenant compte d'expériences vécues et d'anticipations.

Mais alors, incontournables problématiques,
où ces processus résident-ils et qui les élabore ?,
qui est maître du "sens" et du temps (des durées) ?


Nous voici donc fort éloignés des questions traditionnelles, et il ne suffit pas de répondre de manière simpliste, comme le font de nos jours les généticiens, que les directives biologiques émanent du patrimoine génétique, ce grand livre de la vie.
Rapportons à ce propos, une de ces réponses, banalisée à l’extrême, puisée dans la littérature spécialisée :

"Les gènes sont représentatifs d’une vaste bibliothèque d’informations et de directives, qui comporte quelque quarante mille livres écrits dans un langage et un alphabet communs à l’ensemble du phénomène de la vie.
Quant aux lettres de ce grand livre de la vie, ce sont les molécules qui constituent l’ADN.
Cette bibliothèque est en outre contenue tout entière dans une sphère microscopique : le noyau ; celui-ci est nettement séparé du cytoplasme, cette immense et mystérieuse usine où sont conçues et élaborées les protéines en fonction de directives singulières émanant de l’ADN,
protéines qui elles-mêmes, sont les véritables acteurs de la dynamique des cellules....
Ce sont les protéines produites par la cellule, qui, collectivement, en déterminent les évolutions et les comportements....
La différence entre deux cellules qui appartiennent à deux familles distinctes de notre corps, comme une cellule du cerveau et une cellule du foie, est due au fait que chaque famille de cellules consulte des informations génétiques différentes et fabrique donc des protéines différentes. Aucune cellule ne peut lire et utiliser la totalité des informations génétiques contenues dans la bibliothèque des gènes, commune à toutes les cellules du corps.".

Certes, nous pouvons considérer les molécules d’ADN comme étant le langage du livre de la vie, néanmoins, et cela n’est jamais dit, c’est parce que des ondes électromagnétiques sont inexorablement associées aux atomes, que ces molécules sont mémoire et vecteurs du langage génétique ; c’est d’ailleurs, pourquoi il n’y a pas d’abysse structurel entre la matière inerte et la matière vivante.
D’autre part, les cellules, les protéines, les gènes, les neurones, les activateurs, les répresseurs, les organes, …, ne peuvent pas reconnaître, lire, consulter, juger, choisir, …, décider et agir.
L’élaboration et la diffusion des organisations de processus génétiques présupposent donc une entité créatrice d’ordre transcendant, impliquée en tout état des êtres et des choses, ayant, entre autres, la faculté d’interpréter les caractères de ces ondes, vecteurs universels du "sens".

Dès lors, gardons-nous du monisme scientifique, en particulier de la compréhension exprimée au cours des années 1980, par James Watson co-découvreur avec Francis Crick de la structure de l’ADN :
"Dans chaque cellule, environ sept pour cent de l’ensemble de l’ADN est utilisé pour fabriquer des protéines. ... Il paraît très improbable que l’activité des quatre-vingt-treize pour cent restant de l’ADN soit bloqué par des dizaines de milliers de protéines "répresseurs" différentes. Le bon sens suggère que dans nos cellules ..., la plupart des protéines qui contrôlent les gènes agissent comme des activateurs et non comme des répresseurs." (cf. Molecular Biology of the Cell).

Précisons aussi que contrairement à ce qui est souvent annoncé, les informations et les organisations de processus, mémorisées à l’état potentiel sur l’ADN, n’ont jamais été décryptées, et ne le seront jamais.
Les généticiens ne font que mettre en évidence et comparer les structures moléculaires de l’ADN, ce qui est fort différent !

Cependant, pourquoi ces organisations de processus attestent-elles toutes le respect d’une mystérieuse direction ? :
vers toujours plus de complexité.

L’expérience imaginée et réalisée par Otto Loewi au cours des années 1920, est également riche d’enseignements quant à l’actualisation de potentialités :
"Otto Loewi préleva les cœurs de deux grenouilles et les perfusa avec une solution saline similaire au liquide corporel. Puis il stimula électriquement les nerfs du premier cœur, ce qui changea son rythme de battement …. Quand il retira la solution perfusée au cœur stimulé et l’injecta dans l’autre cœur, celui-ci changea aussi la fréquence de son battement comme s’il avait été stimulé, indiquant qu’une substance libérée par le premier cœur était transférée au second." (cf. Joseph Ledoux - Neurobiologie de la personnalité).

Riche en informations car nous pouvons considérer la solution perfusée injectée dans le second cœur, comme étant une mémoire et un vecteur d'organisations de processus, à l’état potentiel, qui permettent des effets biologiques, ce qui conduit une fois encore, à croire au réalisme (à l’existence) de potentialités en attente d’actualisations.

*
A propos de l’impact des contraintes environnementales sur l'actualisation des potentialités génétiques et cérébrales, citons la coexistence des Néandertaliens et des Cro-Magnon, deux types d'hommes qui émergèrent de l'Homo erectus apparu en Afrique il y a plus de 1,5 millions d'années.
D’après ce qui est actuellement reconnu, nous savons aussi que l’homme de Neandertal (Homo neanderthalensis) évolua durant quelque 170 000 ans en Europe, moins au Proche-Orient, pour disparaître subitement et mystérieusement, il y a environ 30 000 ans ; il cohabita ainsi, probablement durant 5 000 ans, avec l'homme de Cro-Magnon, notre ancêtre direct arrivé en Europe voici 35 000 ans.

Les découvertes scientifiques incitent également à croire que les petites différences morphologiques qui les caractérisent, remontent à quelque 600 000 ans,
et que leur pouvoir d'adaptation aux conditions climatiques extrêmes qu’ils connurent, atteste de potentialités cérébrales comparables aux nôtres, notamment de facultés qui permettent d'anticiper.
Autant de faits qui montrent que ces deux types d’hommes, furent les fruits d'actualisations différentes de potentialités génétiques semblables, intéressant le corps et le psychisme,
actualisations différentes, bien évidemment, en raison de contraintes environnementales spécifiques et de conditions sociales distinctes.
Dès lors, nous comprenons mieux pourquoi des individus apparemment semblables peuvent être plus ou moins créatifs !

Pourquoi par exemple, la forme des pierres taillées par les Néandertaliens pour faire des outils, n’a semble-t-il guère évoluée durant des milliers d'années, alors qu’en la matière, les hommes de Cro-Magnon n'auraient eu cesse d'innover.
Si nous nous référons aux bijoux, la différence est encore plus révélatrice ; les plus anciens ornements humains connus appartiendraient aux hommes de Cro-Magnon (quelques spécimens de bijoux extrêmement rudimentaires, fragments de silex et morceaux d'os marqués de stries régulières ou de chevrons, sont néanmoins attribués aux néandertaliens).
Or le bijou n'a aucune valeur fonctionnelle ; en revanche c’est un vecteur de sens qui présuppose des capacités d’abstraction puisqu’il est destiné à mettre en évidence un statut social ou une idée que l'on a de soi.

De nombreuses autres évolutions du psychisme de nos ancêtres, bien qu’elles paraissent banales, sont tout aussi remarquables ; limitons-nous à deux exemples :

- des recherches au Moyen-Orient ont montré qu'il y a quelque 12 000 ans, des populations tribales acclimatèrent, puis, progressivement "améliorèrent" la production de certaines graminées jusqu'alors sauvages.
Certes ces nouveaux comportements tendaient à satisfaire des besoins vitaux, cependant ils n'auraient pas été possibles sans un vaste éventail de potentialités cérébrales qui permettent à l’homme, d’observer, de reconnaître, de juger, …, d'anticiper et de créer.

- des deux côtés de l'Atlantique, en des époques distinctes et des lieux différents, des civilisations n'ayant aucun contact culturel, montrèrent des actualisations similaires de potentialités cérébrales semblables ; il en fut ainsi pour la construction de pyramides en Afrique et en Méso-amérique.
Citons les similitudes entre les plus anciennes pyramides égyptiennes, et la pyramide à étages construite, il y a quelque 4600 ans sur le site de Caral, dans le désert côtier du Pérou (découverte en 1994).
Les pyramides mayas, plus récentes, furent également précédées de sépultures modestes en bois, semblables aux tombeaux de l'ancienne capitale égyptienne d'Abydos.
Bien évidemment ces similitudes ne relèvent en rien du hasard, ne serait-ce que parce que toutes ces pyramides révèlent le pressentiment commun d’une vie après la mort.

*
L’actualisation des potentialités est un phénomène extrêmement mystérieux qui hélas, est quasiment ignoré des philosophes et des théologiens.
Ainsi,

- les bactéries totalement déshydratées, même après de longs séjours à très basse température, reprennent vie dès qu'elles sont replongées dans leur milieu naturel.
Déshydratées, elles sont en effet des ensembles inertes de molécules carbonées (de la matière inerte) qui ont néanmoins des possibilités singulières de développement, à l'état potentiel,
des potentialités que par exemple, l'eau à l'état liquide permet d'actualiser.

- les brusques variations de température permettent d’influencer l’actualisation du patrimoine génétique des embryons de drosophiles, ce qui peut notamment se traduire par des modifications d’organes affectant leur descendance.

- bien que les réactions du visage n’aient apparemment aucun effet vital, des individus d'ethnies fort différentes comme les Papous et les Américains, ont des contractions faciales semblables, lorsqu'ils expriment leur chagrin. (cf. Paul Ekman - Telling Lies).
D’ailleurs, les animaux évolués comme les chimpanzés expriment aussi, leurs émotions.
Cependant, précision essentielle, quoique les réactions physiques relèvent de muscles (par exemple, les contractions des glandes médullosurrénales qui permettent de libérer l'adrénaline),
les muscles n’ont pas le pouvoir de sentir, de juger, …, et de décider !

Nous pourrions évoquer d’autres faits mais ils ne conforteraient guère plus notre compréhension de l’actualisation ; nous considérons que celle-ci nécessite des activités de deux ordres : physique et transcendant.

Dès lors, dans notre recherche des causes primordiales, nous nous gardons des discours réducteurs même s’ils sont prononcés par des esprits brillants,
Descartes nous excusera ! :

"Comment la joie fait rougir ... Ainsi la joie rend la couleur plus vive et plus vermeille, pour ce qu'en ouvrant les écluses du cœur elle fait que le sang coule plus vite en toutes les veines .... ",

"Comment la tristesse fait pâlir ... La tristesse au contraire, en étrécissant les orifices du cœur, fait que le sang coule plus lentement dans les veines ... ",

" ... si nous voyons quelque animal venir vers nous, la lumière réfléchie de son corps en peint deux images, une en chacun de nos yeux ; et ces deux images en forment deux autres, par l'entremise des nerfs optiques, dans la superficie intérieure du cerveau qui regarde ses concavités ; puis de là, par l'entremise des esprits dont ces cavités sont remplies, ces images rayonnent en telle sorte, vers la petite glande que ces esprits environnent, que le mouvement qui compose chaque point de l'une des images tend vers le même point de la glande, vers lequel tend le mouvement qui forme le point de l'autre image, lequel représente la même partie de cet animal ; au moyen de quoi les deux images qui sont dans le cerveau n'en composent qu'une seule sur la glande, qui agissant immédiatement contre l'âme, lui fait voir la figure de cet animal." (cf. Les passions de l'âme – Articles 115, 116, 35).

Les potentialités, en particulier génétiques, telles que nous pouvons les concevoir de nos jours, étaient évidemment inconnues de Descartes.
Il en est de même de l’entité créatrice qui les actualise, manifeste des intentions, de la volonté, des émotions, …, tout en se reconnaissant dans le moi (je, sujet, ego, esprit).
Notez cependant que Descartes dut imaginer de petits opérateurs, les fameux esprits situés dans les cavités cervicales !

Qu’en est-il aujourd’hui ?
La compréhension est comparable ; par exemple, les biologistes considèrent les gènes comme des opérateurs singuliers, imaginant ainsi les gènes de l'alcoolisme, de l'homosexualité, de l'hyperactivité infantile, …

Or, répétons-nous à nouveau,
de par sa seule nature physique la matière, quelle qu’elle soit, ne peut pas reconnaître, juger, choisir en respectant des critères communs de valeur (notamment les durés ces intervalles qui ne sont pas de l’espace), …, in fine : décider et agir.
En conséquence et par exemple, les gènes fâcheux comme celui dit de l'alcoolisme, sont des anormalités (des non-normalités) chromosomiques qui peuvent conduire à des actualisations hors du commun de potentialités génétiques, chez quelques individus.

D’ailleurs, s'il existait des gènes spécifiques de tel ou tel comportement physique ou psychique, le patrimoine génétique de l'homme devrait être nettement plus riche que celui des animaux supérieurs ; songeons à nos extraordinaires capacités cognitives.
Or il n'en est rien.
Nous savons désormais que l'ADN de l'homme et ses 3 milliards de paires de bases azotées : Adénine, Cytosine, Guanine et Thymine a seulement entre 20.000 et 25.000 gènes (les biologistes tablaient sur un patrimoine de 100.000, voire 150.000 gènes !).
Le génome humain est en outre, à 98,4%, identique à celui des chimpanzés (pour information également, le génome du Tétraodon nigroviridis, petit poisson des mers du sud-est asiatique, détient déjà 90% des nos gènes, il est vrai, avec moins de paires de bases : 385 millions).

*
Interrogeons-nous davantage.
Comment les potentialités génétiques de l’homme permettent-elles des comportements si subtils, puisque vis-à-vis des espèces évoluées, elles ne relèvent d’aucun accroissement spectaculaire de complexité biologique ?
De plus, comment comprendre que parmi les mutations génétiques, certaines permettent des modifications biologiques et d'autres sont, apparemment, sans effet ?

Pour tenter de répondre il convient de dépasser les théories scientifiques actuelles.

Que nous enseignent par exemple, les généticiens quant aux causes qui conduisent à la différenciation (à la variabilité) des individus ?
Selon une communication faite par Axel Kahn, au forum de l'Unesco sur le racisme, à Durban (Afrique du Sud) le 3 septembre 2001 :

"... le mode d'action des gènes, c'est à dire le mécanisme par lequel ils influencent les propriétés des êtres vivants, est combinatoire à la manière dont c'est la combinaison des mots qui donne sens à la phrase ou au texte. Or ce n'est pas le nombre de mots utilisés qui fait la qualité littéraire d'un texte, de même que ce n'est pas le nombre de gènes qui explique l'étendue des potentialités humaines... ".

Certes le mécanisme qui permet la spécificité des êtres est de type combinatoire et peut être comparé à celui recouvrant la combinaison des lettres dans le mot, des mots dans la phrase et des phrases dans le discours,
néanmoins et nous insistons à nouveau,
ce n'est pas la combinaison qui donne "sens" au mot, à la phrase et au discours, mais l'interprétation de cette combinaison c'est à dire l'interprétation de la position des lettres dans le mot, des mots dans la phrase, des phrases dans le discours, ce qui est fort différent !

Ainsi, en regard du dualisme que nous argumentons, nous comprenons mieux pourquoi de petites différences génétiques peuvent avoir des conséquences spectaculaires sur la structuration des êtres, comme en témoignent, les différences physiques et psychiques entre les hommes et les chimpanzés, alors que leurs gènes comme nous l'avons précédemment dit, sont identiques à 98,4%.
Plus précisément,
sachant que des ondes électromagnétiques sont les vecteurs primordiaux du sens,
nous comprenons mieux pourquoi une légère modification des interférences de ces ondes inexorablement associées aux composants de l'ADN,

interférences qui sont fonction de positions spaciales et de nano distances,

permet de transformer radicalement des organisations de processus génétiques à effet biologique et des organisations de processus génétiques à effet psychique.

Ressurgissent alors les problématiques désormais incontournables :
- quel est l’ordre (la nature) des facultés qui permettent la reconnaissance et l’interprétation des caractéristiques des ondes électromagnétiques, vecteurs du "sens", qui sont associées à l'ADN et à l'ARN ?,
- qu'en est-il de l'entité créatrice qui juge et utilise les quatre bases azotées : Adénine, Cytosine, Guanine et Thymine,
et qui, face à des contraintes inexorables et par le biais de processus combinatoires, a, en permanence, charge d'élaborer et d'actualiser les potentialités génétiques, en fonction des conditions de vie ?


La quête des causes primordiales présuppose donc, plus qu’hier, une extrême rigueur sémantique et une grande ouverture d’esprit,

- rigueur sémantique qui conduit notamment à la critique, voire à la négation, de beaucoup d’expressions lapidaires actuelles émises par les vulgarisateurs scientifiques ; la liste est longue, néanmoins deux suffisent pour montrer clairement la nécessité d’une telle rigueur :
* "les gènes dirigent la synthèse des protéines".
Les gènes ne dirigent pas, ne dirigent rien mais ils sont mémoires et vecteurs des organisations de processus qui permettent la synthèse des protéines, ce qui est fort différent.
* "des anomalies génétiques sont souvent responsables de maladies".
Certes des anomalies génétiques peuvent être les causes de perturbations qui affectent des organisations de processus biologiques impérieusement nécessaires au maintien et au développement des équilibres de vie, mais ce ne sont pas des causes primordiales.
En outre, ces anomalies sont souvent les impacts (les vestiges) de très anciennes expériences vécues.

- grande ouverture d’esprit, en particulier pour qui concerne la compréhension du déterminisme.
Celui-ci en effet, n’est pas uniquement l’expression de contraintes, il est aussi inhérent à l’actualisation (matérialisation) des potentialités.
Donc, en toute logique, le déterminisme est indissociable de processus intentionnels (et vice-versa) ; les multiples transformations des êtres et leurs comportements, l’attestent de manière patente.
Considérons par exemple les insectes sociaux et leur déterminisme génétique,
* les fourmis cultivent des champignons, élèvent des pucerons, voire font preuve d'altruisme, bien qu’elles aient une connaissance limitée de leur environnement et d'infimes capacités décisionnelles,
* la reine d'un essaim rend certains ses œufs non repérables afin qu’ils ne soient pas détruits,
* les communautés d'abeilles attestent de comportements sacrificiels ; certaines abeilles se piquent et meurent, pour que d'autres survivent …

Malheureusement, en ce début de troisième millénaire, pour les philosophes et les théologiens les processus intentionnels demeurent l’apanage de l’homme.
Quant aux activités d’ordre transcendant que nécessitent de tels processus, elles sont tout bonnement ignorées.
Et cependant, peut-on taire les myriades de reconnaissances, de choix, d’anticipations, …, de décisions qu’implique la dynamique évolutive du phénomène de la vie ? !

Rejetons donc avec force,
et le monisme qui affecte la compréhension du monde,
et l'espèce de tabou qui frappe l'ordre transcendant.

Déchirons, avec assurance, le voile insidieux tissé et constamment entretenu par des gardiens des temples de la science, de la philosophie et de la théologie, qui masque les causes primordiales des phénomènes,
voile insidieux qui laisse le champ libre aux tenants du matérialisme athée.

La compréhension moderne du monde, du sens de la vie et de la noblesse de l'homme, présuppose de puissantes connaissances avec des logiques qui intègrent l’ordre transcendant. .
Rares sont les physiciens et les biologistes qui le reconnaissent.
Quant aux philosophes et aux théologiens ?!

Paul Moyne
http://www.paulmoyne.com

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Comment by moyne paul on August 2, 2013 at 10:19am

Que vous suggère cette théorie ?
Paul Moyne
http://www.paulmoyne.com

 

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