Les termes : pouvoir, force, énergie et matière sont des mots génériques, il convient donc de connaître leur domaine de validité. Qu’en est-il, raisonnablement ?
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Latest Activity: Aug 2, 2013
Pouvoirs et forces, énergies et matière
Les termes pouvoir, force, énergie et matière sont des mots génériques dont il convient de connaître non seulement l’extrême variété des phénomènes qu’ils permettent d’exprimer, mais aussi les plages de validité.
Par bonheur,
grâce aux sciences "dures" nous pouvons découvrir et représenter quelques effets et "états d’être" des énergies physiques, ces moyens universels qui permettent de fonder les matières inerte et animée,
tandis que les sciences de la vie conduisent désormais à concevoir des énergies plus subtiles inhérentes au monde transcendant des idées et des formes éternelles, cher à Platon et à Plotin.
Encore faut-il ne pas se référer par trop aux formalisations scientifiques, ne serait-ce que parce que les lois et les principes ne dirigent aucunement l’univers comme cela est communément prôné.
Que pouvons-nous dire, raisonnablement ?
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Cette étude qui s’efforce de cerner les pouvoirs primordiaux, ne peut ignorer, bien évidemment,
- et le mystérieux domaine, où se sont développés et se développent encore, les concepts, les idées, …, les théories qui participent de notre compréhension du monde ; nous voulons parler du domaine de l’abstraction où sont mémorisées les expériences passées, jugées dans un moment sans durée (le présent), pour anticiper,
- et corrélativement, le développement du psychisme de l’homme.
Fait essentiel, ce psychisme fut l’objet de constants accroissements en capacités d’abstraction, qui conduisirent à des accroissements de capacités de conceptualisation particulièrement remarquables, notamment :
- celui qui permit à nos lointains ancêtres de commencer à communiquer par des langages écrits constitués de gravures et de dessins primaires (ossements entaillés, gravures rupestres, …).
En ordre de grandeur, situons cet accroissement des capacités de conceptualisation vers – 30.000 ans avant notre ère, tout en rappelant que nous ne prenons conscience de nous-mêmes, qu’à l’âge de quelque 18 mois et que le chimpanzé manifeste un proto état de conscience.
Comment les hommes de cette époque percevaient-ils, et dénommaient-ils, les pouvoirs dont ils étaient porteurs et les forces associées aux phénomènes ?
Personne jamais, ne pourra répondre si ce n’est en affirmant que leur intellect ne leur permettait pas de les différencier ; au Néolithique (9000 ans av. J.C.) d’après les fossiles, à peine semble-t-il, commençaient-ils à vénérer le crâne.
- puis l’accroissement des capacités de conceptualisation qui permit l’apparition d’écritures plus subtiles attestant ainsi de davantage de capacités d’abstraction, en particulier, du pouvoir de compter ; citons par exemple la naissance du cunéiforme en basse Mésopotamie vers la fin du IV ème millénaire avant J.C., suivie par celles du hiéroglyphe égyptien et de l'idéogramme chinois.
Ce fut également le début de différenciations notables entre les puissances associées aux phénomènes et les pouvoirs inhérents au corps, et ce sous le couvert de dieux, de déesses et de démons.
Ainsi, les prêtres mésopotamiens (2.000 ans avant notre ère), voire les prêtres sumériens (4.000 ans…),
tous observateurs privilégiés du comportement des êtres avant la mort puisque ordonnateurs des sacrifices d’animaux, et même d’hommes,
les reconnaissaient dans les viscères, plus précisément dans la vésicule biliaire.
Quant aux prêtres égyptiens, probablement dès quelque 3.000 ans avant J.C., ils les imaginaient dans le cœur pour la connaissance et l’intelligence, dans la poitrine pour le courage, dans le ventre pour les activités physiques.
- beaucoup plus tard, survint la période faste de l’imaginaire humain qui perdure encore de nos jours, celle qui vit naître et fleurir la philosophie grecque et la sagesse indoue ; ce fut l’époque des Pythagore (- 580 ?, - 497 ?), Démocrite (- 460, - 370), Hippocrate (- 460, - 377), Platon (- 427, - 347), Aristote (- 384, - 322), Confucius (- 551, - 479), …
En particulier, la problématique posée par les pouvoirs mystérieux associés aux êtres y était omniprésente.
Souvenons-nous :
Pythagore imaginera deux entités essentielles,
- une, le Phrenes (l’intelligence) sise dans le cerveau,
- la seconde, le Thumos (la partie active de l’âme) dans le cœur,
entités considérées comme principes vitaux.
Démocrite privilégiera le cerveau où selon lui, réside l’intelligence ; pour l’histoire, rappelons qu’après avoir médité sur les fines particules qui composent la poussière, il "proposa" la notion d’atome (la limite de ce qui est sécable) qui depuis a fait école !
Hippocrate considèrera les principes vitaux comme véhiculés par l’air,
tandis que Aristote verra dans les nerfs, les vecteurs dans le corps, d’une puissance vitale qu’il nomma entéléchie.
N’oublions pas,
Erasistrate d’Alexandrie, médecin (- 320 ?, - 250), qui pensait que l’énergie vitale nécessaire au corps (pneuma zoticon) va au cœur grâce aux veines pulmonaires, tandis que l’énergie vitale nécessaire au psychisme (pneuma psychicon) rejoint le bulbe rachidien par l’intermédiaire des nerfs,
et beaucoup plus tard,
Galien (131, 201), médecin grec influencé par les platoniciens et dont les avis firent autorité en Occident jusqu’au XVII ème siècle, qui imagina un pneuma trine composé de :
- un pneuma physicon inhérent aux aliments et destiné au foie où résiderait le pouvoir qui anime le corps,
- un pneuma zoticon qui, véhiculé par les veines jusqu’au cœur, agirait comme médiateur entre le pouvoir animant le corps et le pouvoir des sentiments et des passions,
- un pneuma psychicon qui, transporté au cerveau par le sang, serait nécessaire à l’intelligence et aux facultés.
Il convient également de citer le concept majeur datant de ces époques : l’âme, qui a traversé les siècles, même si nous devons aujourd’hui le reformuler.
Ainsi, Platon dans Phèdre, imaginait l'âme comme un attelage que son cocher ne peut maîtriser, à cause de nombreux conflits internes.
Quant à Aristote, il voyait en elle, l'"entéléchie première (l'état de perfection) d'un élément naturel ayant la vie en puissance" (cf. De l'âme, II, 1, 412 a 38-39) ; à notre connaissance, aucun de nos anciens maîtres ne proposa une plus "moderne" compréhension de l’âme.
Imaginer qu’un élément naturel a la vie en puissance, n'est-ce point pressentir le caractère universel du phénomène de la vie ?
En parlant d’Aristote, Michel de Montaigne avait néanmoins noté les ambiguïtés qui affectent la notion d’âme :
"Ce qui naturellement fait mouvoir le corps, qu’il nomme entéléchie, d’une autant froide invention que nulle autre, car il ne parle ni de l’essence, ni de l’origine, ni de la nature de l’âme, mais en remarque seulement l’effet. " (cf. Essais, II, 12),
ambiguïtés que l’on retrouve dans les traductions bibliques :
- version française,
"Seulement tu veilleras à ne pas manger le sang, car le sang, c’est l’âme ; tu ne mangeras donc pas l’âme avec la viande. Tu ne le mangeras pas mais tu le verseras par terre comme de l’eau." (cf. Dt. 12, 23-24),
- version espagnole,
"Tan sólo ten cuidado de no comer la sangre, porque la sangre es la vida, y no comerás la vida con la carne. No la comas ; derrámala en tierra como el agua. " (cf. Dt. 12, 23-24).
Le sang était -ce l’âme ou la vie ?
Quel exégète répondra avec assurance ?
Par bonheur de nos jours, considérant le corps comme une identité physique "réceptacle" des cellules, nous pouvons imaginer, avec force arguments, l’âme comme une identité spirituelle réceptacle purement abstrait des activités d’ordre transcendant qui caractérisent chacun d’entre-nous.
Néanmoins l’âme est encore reconnue, à l’instar de saint Augustin, comme un opérateur disposant d’un pouvoir mystérieux :
"L’âme commande au corps : sur-le-champ elle est obéie ; l’âme commande à l’âme : elle éprouve de la résistance.",
un opérateur (un pouvoir) qui ne serait pas seul :
"Mais c’est qu’elle n’est pas toute à vouloir, aussi n’est-elle pas toute à commander. Car autant qu’elle veut, elle commande, et, autant qu’elle ne veut pas, ce qu’elle commande ne se fait pas, puisque la volonté commande qu’il y ait volonté et non pas une autre qu’elle, mais elle-même. " (cf. Confessions – Livre VIII, 9).
Nos illustres ancêtres discutaient donc de multiples pouvoirs, alors qu’aujourd’hui, nous pouvons et devons argumenter la multiplicité des expressions d’un même pouvoir !
*
La période fertile de l’imaginaire humain qui commença quelque six siècles avant J.C., permet en outre de jeter de puissants éclairages sur un mystérieux pressentiment, celui d’un au-delà du monde.
Ce pressentiment a d’ailleurs été exprimé à partir du Néolithique avec comme rite significatif : la momification qui connut son plein épanouissement dans l’antique Egypte.
Parmi ces éclairages, le plus révolutionnaire fut sans nul doute celui émis par Platon, sensible à ce qui est Unitaire et au monde des idées et des formes éternelles.
Platon imaginait par exemple l'Un comme étant composé de l'être et du non-être dans la diversité de leur hiérarchisation (le supérieur, l'égal, l'inférieur) et de leurs domaines, notamment celui immuable de "l'intelligible".
En ce qui concerne l'Idée, de par la pureté absolue qui l'idéalise et la créativité potentielle qui la caractérise, il la reconnaissait comme la cause absolue intemporelle qui fait que les choses sont ce qu'elles sont.
Ces compréhensions présupposent donc des distances autres que spatiales (des entre-deux des choses autres que spatiaux) et des états stables dans un monde en perpétuel mouvement.
Hélas ces voies de recherche permettant de cerner la nature primordiale du monde,
bien qu’empruntées par des mystiques de renom à l’instar de Plotin qui considérait que :
"C'est à l'intérieur de soi qu'il faut chercher la présence universelle de l'Un, ... Il n'est, dit Platon, en dehors de rien, mais il est avec tous les êtres, sans qu'ils le sachent. Ce sont eux, en effet, qui fuient hors de lui, ou plutôt hors d'eux-mêmes. Ils ne peuvent donc saisir celui qu'ils ont fui .... Mais celui qui s'est reconnu lui-même saura d'où il vient …." (cf. Traité 9 - 7, 19 et 8, 3),
furent abandonnées au profit d’explications simples et d’histoires plus ou moins mythiques colportées de génération en génération.
De plus, les monothéistes, de par les pouvoirs considérables qu’ils acquirent, véhiculèrent et dogmatisèrent même, des compréhensions du monde fondamentalement fausses, sans oser l’avouer aujourd’hui.
Avec le pape Innocent III (1160, 1216) la théocratie pontificale atteindra d’ailleurs son apogée.
Celui-ci convaincu que l'univers entier a été confié à Saint-Pierre et à ses successeurs et qu’il a donc le pouvoir de renverser, de détruire, de dissiper, d'édifier ….,
interdira au haut clergé, la recherche des pouvoirs essentiels en s’adonnant à la médecine ; il fera en outre condamner les médecins qui œuvrent sans la présence d’un religieux.
Certains chercheurs, curieux quant aux pouvoirs intériorisés en l’homme, émirent cependant quelques idées à propos des notions d’énergie vitale, de pneuma, d’âme et d’esprit, qui montrent d’ailleurs combien à l’époque, les connaissances étaient primaires et ambiguës.
Citons,
- Léonard de Vinci (1452 - 1519) qui, se référant aux dissections qu’il pratiquait couramment, en viendra à croire que la transformation de l’esprit vital provenant du cœur, en esprit animal, relève de la partie inférieure du cerveau : le rete mirabilis,
- Berengario de Carpi (1460 ? – 1530 ?), de Bologne, qui considérera que l’esprit vital est transformé en esprit animal au contact des sécrétions ventriculaires,
- André Vésale (1514 - 1564), flamand, dit père de l’anatomie moderne, condamné par l’inquisition, qui tentera de montrer que les ventricules cérébraux sont destinés à la conservation des esprits animaux,
- André Césalpin (1519 - 1603), docteur et botaniste italien qui reconnaîtra dans le cœur le siège de l’âme végétative, pour raison que celui-ci est le premier organe qui émerge de l’embryon,
- Van Helmont (1577 - 1644), médecin flamand, qui imaginera une entité immatérielle : l’archée, censée représenter l’âme sensitive en charge de toutes les fonctions du corps ; il la situera même au niveau de l’estomac.
Descartes (1596, 1650), lui aussi, imaginera de multiples opérateurs (pouvoirs) plus ou moins interdépendants :
"… en sorte que, même dans nous, ce n'est pas l'esprit (ou l'âme) qui meut immédiatement les membres extérieurs, mais seulement il peut déterminer le cours de cette liqueur fort subtile, qu'on nomme les esprits animaux, laquelle, coulant continuellement du cœur par le cerveau dans les muscles, est cause de tous les mouvements de nos membres ...
Et lorsque ceux (les individus) qui tombent de haut, présentent leurs mains les premières pour sauver leur tête, ce n’est point par le conseil de leur raison ... "(cf. Quatrième Réponse, 178).
A la lumière de ces quelques citations, nous saisissons l’impact des connaissances dans le raisonnement et ses logiques, donc dans la quête des causes primordiales,
et combien certaines compréhensions erronées du monde condamnent, à jamais, nombre de discours, même énoncés par d’illustres personnages.
En outre et hélas, force est de constater qu’en ce début du troisième millénaire, les chercheurs en sciences de la vie, continuent d’attribuer des pouvoirs créateurs aux multiples structures des êtres : le cerveau, les organes, …, les cellules, les gènes, …,
un" simplisme" qui contribue à la non-créativité des actuels philosophes et théologiens !
*
Reprenons le cheminement comportemental et intellectuel qui conduisit à la différentiation et à la quantification des pouvoirs, car il est fort instructif.
Il commença selon nous, par la "domestication" du feu, en des temps immémoriaux dès quelque - 450 000 ans, en Bretagne : site de Menez-Dregan à Plouhinec, près de Nice : Terra Amata, en Allemagne : Bilzingsleben, en Hongrie : Vértesszőlős, voire dès - 790 000 ans sur le site du Gesher Benot Ya'aqov au bord du Jourdain ( ?).
L’homme utilisa tout d’abord l’effet dénommé chaleur pour le chauffage durant les périodes froides ; le feu servit ensuite pour la préparation de la nourriture.
Longtemps après, il permit la cuisson des poteries (des poteries chinoises de qualité, datent de plus de 6 000 ans avant J. C.), …, et la naissance des métallurgies : du cuivre (à partir de -2500 av. J. C.), du bronze, …, du fer (vers – 1100 av. J. C.).
Corrélativement, les pouvoirs du feu furent reconnus comme relevant d’entités mystérieuses ; ils étaient souvent compris comme purificateurs mais aussi parfois, perçus comme les expressions de forces maléfiques.
Rappeler de manière exhaustive, tous les rites et symboles qui existèrent et existent encore à propos du feu, ne conforterait guère plus notre discours,
depuis les Perses qui saluaient tous les matins le feu du soleil levant,
les prêtresses de Vesta qui entretenaient le feu à Rome, …,
les Hindous et les Bouddhistes qui pratiquent la crémation des défunts, …,
en passant par la mythologie gréco-romaine avec notamment Didon, reine légendaire de Carthage, sœur de Pygmalion, qui, amoureuse d'Enée, se consumait de l'intérieur.
En fait, à l’instar des incessantes recherches de la nouveauté qui se déroulent dans nos (les) cellules, c’est le besoin d’œuvrer pour savoir et de chercher pour savoir davantage, qui incita nos ancêtres à développer les usages du feu, puis beaucoup plus tard, à représenter et à quantifier les pouvoirs inhérents aux phénomènes,
car certes les objets et les phénomènes existent indépendamment des nombres mais ils sont aussi jugés selon leur impact.
Par exemple, la nécessité de gérer le commerce de produits céréaliers en Mésopotamie à la fin du IVe millénaire av. J.-C., conduisit à l’apparition du langage des nombres et à son écriture ; parallèlement furent mesurés les volumes et les poids suivant des grandeurs de références.
C’est pourquoi les balances avaient déjà cours dans l’antiquité sans que l’on sache, évidemment, qu’elles permettent de comparer des "moments de forces".
Par la suite,
depuis Gilles Personne (1602, 1675), habitant de Roberval, qui révolutionna le pesage en ayant l’idée de poser les plateaux au-dessus du fléau et non en dessous,
la mesure des poids ne cessa d’être améliorée.
Autre exemple de quantification, le premier thermomètre qui donnait une lecture claire, fut inventé en 1654 par le grand duc de Toscane ; c’était un tube scellé avec un bulbe, qui fonctionnait à alcool et comportait 50 graduations.
Ce furent ensuite Gabriel Fahrenheit (1686-1736) qui, en 1717, remplaça l'alcool par du mercure et fit correspondre la numérotation 32 de sa plage de référence (32°F), à la température de la glace fondante,
et Anders Celsius (1701-1744) et Carl von Linné (1707-1778) qui, en 1742/1745, définirent un nouveau thermomètre à mercure marquant 0° pour la glace fondante et 100° pour l'eau bouillante au niveau de la mer.
Les pouvoirs inhérents aux objets et aux phénomènes (leur impact) étant de plus en plus formalisés par des symboles et quantifiés par des appareils de mesure, de multiples théories fleurirent alors.
Parmi les plus remarquables citons celles qui constituent la "thermodynamique" et qui conduisirent à la notion d’entropie, ne serait-ce que parce que ce concept est actuellement un "passe-partout" qui joue un rôle excessif dans la compréhension de la dynamique universelle.
Bref historique
Rudolf Clausius (physicien allemand - 1822, 1888) fut le premier à définir et à introduire la notion d’entropie "q/T" ("T" étant la température absolue et "q" l’énergie calorifique), en thermodynamique,
cette science fondée par Sadi Carnot (1796,1832) qui traite des relations entre les énergies mécanique et thermique.
Ainsi, par le biais de spéculations mathématiques, nous savons que l'entropie d'un système isolé, c'est à dire l'entropie d'un ensemble n'échangeant strictement rien avec son environnement, ne peut que croître.
A vrai dire, cette conclusion singulière qui relève d'une hypothèse hautement théorique, ne peut être généralisée, ex-abrupto, si l’on considère, comme nous-mêmes, que des matières cosmiques sont en permanence démassifiées dans les trous noirs.
D'autre part, qu’en est-il des relations entre l’Indifférencié d’où sourdent les évènements quantiques (l'Energie universelle dont tous les scientifiques parlent sans en rien connaître),
et le réel ?,
un thème riche d'enseignements philosophiques et théologiques qui sera développé ultérieurement.
Gardons-nous donc des postulats auxquels s'accroche actuellement l'intelligentsia :
- l'entropie de l'univers augmente,
- l'entropie est une mesure physique du désordre.
Le désordre et le chaos n'ont pas place dans l'univers, Boltzmann (1844 - 1906) nous excusera.
Le pressentiment que nous en avons et les formalisations scientifiques qui les expriment, sont des mesures de notre ignorance !
Cependant, bien que l'entropie ne soit pas représentative d'un désordre universel,
elle traduit l'irréversibilité de certaines évolutions et d’un point de vue philosophique, atteste le respect immuable de directions (le respect du "directif").
- la néguentropie (qui se définit comme l'inverse de l'entropie) est une mesure de l'information,
même une mesure de la quantité d'information.
N’oublions pas que le transfert et la reconnaissance de toute information, nécessitent,
- d’une part, des mémoires et des vecteurs du "sens", certaines ondes électromagnétiques en étant les vecteurs primordiaux,
- d’autre part, l’interprétation, une faculté qui est d’ordre transcendant (qui n’est pas de l’ordre physique des énergies).
Gardons-nous également des discours ambigus qui glissent allègrement, des lois entropiques au principe anthropique postulé être à l’origine de la diversité des espèces, voire à l’origine de la variété des attitudes humaines et des croyances.
A propos du principe anthropique citons deux compréhensions en vogue :
- tout d’abord celle qui prête à sourire tant elle est évidente, et selon laquelle nos capacités d’observation sont, et doivent être en adéquation avec ce que nous pouvons observer,
- puis celle qui considère l’univers comme structuré pour permettre l’existence d’observateurs.
En fait, la pérennité de sa dynamique évolutive nécessite impérieusement des pôles extrêmement performants de mémorisation et de recherche de la nouveauté comme le sont les hommes sur terre ; rappelons les extraordinaires activités de création et de transmission du sens qui se déroulent dans nos cellules jusqu’au niveau quantique, et donc qui intéressent pour le moins, le proche environnement cosmique.
Quant à l’univers, insistons encore, il n’est pas dirigé par des lois, fussent-elles universelles ; les lois ne sont pas des opérateurs qui peuvent reconnaître, juger, …, décider !
De même, épiloguer sur les constantes universelles qui caractérisent les évolutions, en faisant valoir que si elles avaient été différentes, la vie n’aurait pu apparaître, n’est guère sérieux.
L’extrême diversité de l’univers atteste de voies évolutives possibles et de contraintes immuables ; il en est ainsi et il ne peut en être autrement !
*
Le cheminement intellectuel des penseurs antiques grecs (le développement et la complexification de leur domaine de l’abstraction) permit aussi l’ébauche de la connaissance du "comportement" des choses notamment avec Archimède de Syracuse (- 287 ?, - 212) qui, avant que la notion de force soit clairement exprimée, mit en évidence l’influence du volume et de la densité des objets lors de leur immersion dans l’eau (poussée d’Archimède) et l’importance du bras de levier lorsqu’il s’agit de soulever un corps.
Cependant,
même avec Simon Stevin (1548 ? – 1620), savant flamand qui montra que l’action d’un liquide dans un récipient (ce que nous appelons la pression) dépend seulement de la hauteur du liquide dans celui-ci et non de ses formes,
et Galilée (1564, 1642), qui commença à répondre aux problématiques posées par la "situation d’un objet" sur un plan incliné, et par la chute des corps,
la nature et la spécificité des forces demeuraient un mystère.
Ce mystère commença à se dissiper avec Isaac Newton (1643, 1727) ; en effet, dans ses Principes mathématiques de philosophie naturelle (Philosophiae Naturalis Principia Mathematica - 1687), ce savant présenta les premières lois du mouvement de la mécanique classique, selon lesquelles par rapport à un système de référence :
- le comportement d’un objet, en repos ou en mouvement rectiligne uniforme, persiste tant que la somme des forces extérieures appliquées sur lui, est nulle,
- l'application d'une force "F" modifie le comportement d’un objet dans le temps, suivant une grandeur mesurable : l’accélération "γ", de telle sorte que F = mγ , m étant la masse déplacée,
- il y a toujours action et réaction, c’est à dire qu’à chaque force correspond une force égale et opposée.
Corrélativement, Gottfried Leibniz (1646, 1716) théorisa à propos d’un pouvoir singulier : la "force vive" (vis viva) de valeur mv² qui était le double de ce que nous appelons aujourd’hui l’énergie cinétique (quantité de travail nécessaire pour qu’un objet au repos puisse acquérir un mouvement de translation ou de rotation).
Beaucoup plus tard, en 1905,
prenant en compte les équations de transformation de Lorentz (1853, 1928) :
et ,
où, v est la vitesse d’un corps, t est le temps et c la vitesse limite reconnue à la lumière (300.000 km/s),
Einstein (1879, 1955) postula :
"l’énergie E d’un point matériel de masse m n’est pas donnée par l’équation : mv²/2,
mais par : mc²/(1 - v²/c²)½ ",
ou, lorsque cette expression est développée en série, par : mc² + mv²/2 + m(3/8)(v²/c)² + ...
Le troisième terme de la série et ceux qui suivent étant très petits (négligeables), il ne demeure donc que :
- mc² représentatif de l’énergie intrinsèque qui caractérise un corps de masse m, puisque mc² est indépendant de la vitesse ,
- et mv²/2, équation de l’énergie cinétique utilisée en mécanique classique.
A l’équation désormais classique E = mc² nous préférons cependant l’équation E ↔ mc² qui permet de mieux exprimer le passage de l’état d’énergie physique potentielle à l’état d’énergie physique matérialisée, et vice-versa.
Quid de E, cette énergie primordiale, intemporelle et sans dimension qui permet, en permanence, de régénérer le monde ?
La masse noire de l’univers (l’énergie obscure) en est-elle une expression singulière ?
L’équation E = mc² ignore également (cela vaut d’ailleurs pour tous les discours) l’entité créatrice, d’ordre transcendant et maître du sens, qui, utilisant des lettres, des chiffres, …, et des repères de valeur, formalise, tout en se reconnaissant sous le couvert du moi (je, ego, sujet, esprit).
Cela n’a guère gêné, ne gêne guère les physiciens, nous l’admettons ; mais en ce qui concerne les philosophes et les théologiens ?!
Quant au temps, il n’est pas une quatrième dimension de l’univers parce que nous pouvons l’exprimer et l’exploiter sur un axe vectoriel "t", comme le donnent à croire les équations de Lorentz et la théorie de la relativité restreinte.
Le temps est un moyen transcendant universel (une potentialité) qui permet d’intégrer les évolutions de l’univers dans des chronologies rigoureuses ; lorsque cette potentialité est actualisée (matérialisée par un opérateur, nous-mêmes par exemple), elle devient un temps réel et singulier (un temps propre), plus précisément, elle devient un ensemble de durées, ces d’intervalles qui ne sont pas de l’espace.
Ainsi, le temps universel ne connaît aucune dimension ; il n’a ni commencement ni fin ; son ordre est autre que celui de l’espace et ses liens avec les choses sont des liens d’implication.
Cette (notre) compréhension du temps permet dès lors de lever l’hypothèque majeure qui conditionne et affecte les équations de Lorentz et d’Einstein ; il s’agit de la vitesse limite reconnue à la lumière,
vitesse limite qui ne permet pas de répondre à la problématique posée par les interactions instantanées entre les particules quantiques séparées, voire très éloignées (expériences : EPR, et de Alain Aspect).
En effet, notre compréhension conduit à donner un nouveau contenu à la notion d’instantanéité et ainsi à mieux l’admettre.
Selon nous, ce qui est instantané n’appartient pas au monde du réel mais lui est associé par des liens d’implication ; par exemple, l’instantanéité participe du domaine transcendant de l’abstraction où cohabitent le passé, le moment présent sans durée, et le futur.
D’ailleurs, les forces universelles qui sont postulées émaner des choses, résident elles aussi, à l’état potentiel, en tout point de l’univers, dans un domaine transcendant associé à l’espace qui contient le réel,
Or ce domaine est inconnu des scientifiques, des philosophes et des théologiens ; nous avons donc dû le dénommer en proposant un nouveau vocable : spacimplicatio résultant de la contraction des mots latins : spatium signifiant étendue indéterminée et implicatio exprimant l’acte par lequel une entité créatrice, un pouvoir créateur s’implique.
*
Il fallut néanmoins attendre la fin du XXème siècle pour que les scientifiques, avec les extraordinaires moyens expérimentaux qui permettent de pénétrer jusqu’au tréfonds de la matière, puissent vraiment découvrir et formaliser l’extrême variété des forces et des énergies.
Souvenons-nous.
Bien avant notre ère, les Perses utilisaient la force des courants d’eau c'est à dire l’énergie hydraulique dans des norias qui servaient à irriguer leurs terres.
L’utilisation de la force du vent (l’énergie éolienne) date probablement de - 3.000 ans, avec les premiers bateaux à voile ; quant aux moulins à vent, ils apparurent chez les Perses, deux siècles avant J. C., mais ce n’est qu’au XIVème siècle, qu’ils fleurirent en Hollande.
Désormais il est admis que les forces dans la matière sont essentiellement exprimées par quatre types d’interactions :
électrostatique, gravitationnelle, interaction forte (force nucléaire qui permet la cohésion des protons et des neutrons dans les noyaux atomiques) et interaction faible (force ou vecteur ?) qui permettrait d'échanger de l'énergie.
Mais il existe aussi d’autres types de forces comme les forces de pression, de frottement, élastiques, …,
sans oublier les forces psychiques chères aux neurobiologistes.
Ajoutons que les forces ne sont pas perceptibles en elles-mêmes, mais sont imaginées selon leurs effets,
et rappelons que les forces existent à l’état potentiel en tout point de l’univers, et sont "actualisées" en fonction des nécessités que requiert la dynamique des phénomènes.
De même,
l’énergie peut être actualisée (matérialisée) sous différents états, néanmoins ceux-ci sont interdépendants.
Ainsi, de l’énergie chimique présente dans un carburant, est transformée en énergie mécanique et en énergie thermique dans un moteur à explosion,
une interdépendance qui, comme nous l’avons spécifié précédemment, est formalisée par des lois de la thermodynamique.
Par le biais d’énergie électrique on peut également électrolyser des solutions aqueuses pour produire de l’énergie chimique ; on peut aussi stocker de l’énergie électrique sous forme d’énergie chimique dans les accumulateurs.
Pour l’histoire, ce fut le physicien français Edmond Becquerel (1820, 1891), qui découvrit l’effet photovoltaïque (la transformation partielle de la lumière du soleil en énergie électrique), en 1839.
Cependant, la découverte de la radioactivité naturelle par Henri Becquerel (1852, 1908), en 1896,
plus précisément, la découverte de l’émission spontanée, sans apport d'énergie extérieure, de radiations par une substance inerte,
est celle qui ouvrit la voie à d’autres connaissances et exploitations plus subtiles de l'énergie.
Cependant l’énergie nucléaire de fission dégagée par la désintégration du noyau de certains atomes instables, ne fut vraiment utilisée qu’à partir des années 1950, dans des centrales atomiques pour produire de l’électricité.
Actuellement, de nouveaux types de réacteurs produisant à la fois de l’énergie thermique et plus de matières fissiles qu'ils n'en consomment en transmutant des matières dites fertiles comme l'uranium 238 et le thorium (trois fois plus abondant que l'uranium),
sont à l’étude.
Ces surgénérateurs dont l’approvisionnement en combustible serait alors garanti pour des milliers d’années, seront-ils prochainement adoptés ?
La question reste posée car tous les problèmes inhérents à la sécurité de leur fonctionnement, ne sont pas résolus.
Quant aux moyens qui permettraient l’utilisation pacifique de la fusion nucléaire à l’origine de l’énergie des étoiles, mais aussi qui caractérise la bombe H (la bombe à hydrogène),
c'est à dire l’utilisation du processus par lequel des noyaux atomiques s'assemblent pour former des noyaux plus lourds en dégageant énormément d’énergie,
ils sont l’objet d’études extrêmement difficiles et coûteuses, sans garantie de succès.
Hélas, ignorant dans leurs discours les causes primordiales de ces nombreuses forces et énergies, notamment psychiques, les philosophes (et les théologiens) se sont murés dans un silence pesant sous le couvert d’une non créativité criante, si l’on se réfère à l’extraordinaire productivité des scientifiques ; ils ont ainsi laissé éclore et fleurir de multiples entités soit disant opératrices (pouvoirs).
Nous citerons bien évidemment les lois universelles et les principes qui, unanimement ou presque, sont reconnus diriger le monde !
Or dans l’univers, fruit d’incessantes créations et de continuels recommencements, s’il existe des comportements immuables et des voies d’évolution spécifiques que nous pouvons, en partie, représenter par des lois, ne signifie aucunement que celles-ci dirigent le monde ; d’ailleurs, répétons-nous, les lois, même universelles, n’ont pas le pouvoir de reconnaître, de juger, de choisir, …, et de décider.
Autres entités qui sont dites opératrices : le cerveau, …, les cellules, …, les gènes, plus de cinquante espèces répertoriées dans les livres spécialisés en sciences de la vie :
gène architecte qui contrôle le développement embryonnaire, …, gène rapporteur qui code les substances, …, gène régulateur qui contrôle le taux de synthèse des produits d’un ou de plusieurs autres gènes, …, gène suppresseur de tumeur qui règle la croissance cellulaire, …
Du point de vue philosophique, les gènes, comme tout organe, ne font rien ; ils permettent de faire, nuance !
Fi donc de tous ces "petits pouvoirs" qui masquent les causes primordiales ; gardons-nous également des circonvolutions phraseuses autour du hasard et du chaos ne serait-ce que parce que dans l’univers il y a en permanence : ordre, particulièrement en tout point de celui-ci, il y a respect de directions (de repères de valeur) et de temporalités (de durées, ces intervalles qui ne sont pas de l’espace mais d’ordre transcendant).
Nous devons ainsi repenser, les notions de pouvoir, de force, d’énergie et de matière en tenant compte des connaissances modernes, tout en leur associant certains concepts révolutionnaires et tabous pour (de) l’intelligentsia actuelle, comme ceux d’ordre transcendant et d’au-delà transcendant.
*
Pour cela, intéressons-nous tout d’abord, aux forces et aux énergies psychiques.
Certes, des forces et des énergies psychiques, des incitations sont nécessaires aux actes (aux actions) de tout être.
Tout être en effet, même élémentaire, dispose d’un domaine de l’abstraction où notamment s’effectuent des reconnaissances, …, des jugements, des choix, …, des recherches de la nouveauté … , des anticipations ; par exemple, les chiens rêvent et les rapaces ne fondent pas directement sur leurs proies, mais sur des points virtuels situés au croisement de trajectoires anticipées, les leurs et celles de leurs futures victimes.
Ces incitations, ces forces et ces énergies psychiques relèvent-elles pour autant de l’Energie universelle ?
Nous ne le pensons pas car nous croyons qu’elles sont d’un ordre autre que celui : physique qui caractérise la matière.
Il convient donc d’être rigoureux quant à la sémantique utilisée.
Ainsi, la vue d'un crime ne provoque pas l'horreur du crime et la pitié ou la haine envers le criminel ; ces jugements sont corrélatifs d’un tel acte, ce qui est fort différent.
De manière analogue on ne peut pas dire qu’une force morale ou psychique, se transforme en force physique, et réciproquement ; une force morale ou psychique a besoin de structures biologiques pour être actualisée (pour être exprimée), et ipso facto, à besoin des forces physiques qui permettent la dynamique de ces structures, ce qui, là encore, est fort différent.
Dès lors, nous comprenons mieux pourquoi, en particulier :
- des forces psychiques sous le couvert de désirs et de volontés, peuvent conduire à des actes démesurés,
- des émotions trop fortes, des frayeurs entraînent parfois des pathologies comme l'hystérie, l'épilepsie, la catalepsie, …, la folie incurable, voire, la mort par apoplexie (par AVC).
En outre, les forces psychiques ne sont pas quantifiables comme les forces physiques.
Ainsi,
bien que l’on puisse désormais enregistrer des flux électriques spécifiques émis par le cerveau d’un patient, et dépendants de ses volontés,
l’émission de cette énergie électrique dépend aussi d’organisations de processus où sont pris en compte des repères de valeur,
et toute organisation et toute reconnaissance de repères de valeur présuppose évidemment pour pouvoir juger, un état de transcendance qui implique d’être au-delà du banal espace contenant la matière.
D’autre part, parler d’énergie de la pensée comme si cette dernière était un "opérateur" qui agit pour des raisons, des motifs, des buts, …, ou comme si la pensée était un "réservoir d’énergie", relève d’une dérive majeure de l’entendement.
Nous développons, par le moyen du cerveau, des activités d’ordre transcendant qui permettent des constructions abstraites (mentales) comme les imageries virtuelles du monde, les concepts, les pensées, …, nuance !
En fait, les activités d’ordre transcendant effectuées par le moyen du cerveau sont très complexes et elles requièrent la présence et l’utilisation de mémoires et de vecteurs du sens.
Certes, ces mémoires sont en priorité les neurones, encore faut-il savoir par quel processus ?
Par bonheur nous pouvons désormais répondre en partie, à cette problématique ; en effet, les neurones sont mémoires du sens parce que des myriades d’ensembles d’ondes électromagnétiques qui interférent en permanence, leur sont associés.
Quant aux vecteurs du sens dans le corps, ce sont évidemment pour les biologistes, les nerfs et les cellules comme celles du sang, mais pour l’esprit en quête des causes primordiales,, ce sont des flux d’ondes électromagnétiques,
ce qui nous conduit d’ailleurs à postuler que des ondes électromagnétiques sont les vecteurs primordiaux du sens.
Pour être simple, le cerveau se comporte comme un émetteur-récepteur, et par exemple, des individus dotés d’une très grande sensibilité, peuvent parfois saisir quelques bribes des pensées, par voie subliminale.
Les créations mentales résident ainsi dans un champ d’informations qui, grand mystère, en raison de son ordre transcendant intéresse,
plus que le corps (le rayonnement de la personnalité humaine n’est-il pas perçu par les animaux ?),
plus que la biomasse,
pour le moins : le proche univers.
Cessons donc de croire, comme le font les chercheurs dans leur grande majorité, que l’énergie psychique s’apparente aux énergies physiques ; ne vont-ils pas jusqu’à intégrer dans leurs théories, la notion d’entropie (nous rappelons que cette notion concerne exclusivement les interactions entre les énergies thermique et mécanique).
De plus, l’étude et l’"expression" du psychisme ne peuvent ignorer ce qui est "spirituel", plus précisément ce que présuppose le mot "spirituel".
Nous voulons parler de l’état de transcendance qui caractérise le domaine intemporel de l’abstraction, siège de notre vie spirituelle,
intemporel puisque y cohabitent dans le moment présent sans durée, les expériences passées et les anticipations.
C’est pourquoi nous considérons l’Energie psychique non pas comme une énergie singulière appartenant au monde des énergies physiques, mais comme une énergie potentielle spécifique inhérente à un ordre transcendant,
une énergie qui permet notamment les incessantes créations caractéristiques du phénomène de la vie.
Nous sommes cependant très éloignés des concepts d’énergie vitale précédemment évoquée, et d’élan vital prôné par de nombreux philosophes (H. Bergson, …) et théologiens !
*
Mais alors, que pouvons-nous dire des origines, des sources primordiales de ces deux natures d’énergies : physique et transcendante (psychique, spirituelle) ?
Selon nous ces sources sont des "Pouvoirs unitaires" parce qu’elles sont sans dimension et intemporelles ; nous concevons ainsi :
- d’une part, le Pouvoir unitaire source primordiale des énergies physiques communément appelé Energie universelle d’où émergent les particules qui forment les atomes et les molécules (la matière) ; il s’agit donc de l’éternel substrat du monde,
- d’autre part, le Pouvoir unitaire source mère de l’entité créatrice non omnipotente qui, conduisant l’univers, se singularise en chaque être et se reconnaît en l’homme, sous le couvert du je (moi, ego, sujet, esprit).
Considérons, en premier lieu, l’Energie universelle, cet éternel substrat du monde.
Souvenons-nous :
"Si d'un verbe sonnant et de passage, tu as dit que fussent faits le ciel et la terre, il existait donc déjà, antérieure au ciel et à la terre, une matière créée, dont les vibrations, sujettes au temps, donnaient, au cours du temps, essor à cette voix …",
"Oui, la matière brute du ciel et de la terre est une chose et le modelé du ciel et de la terre en est une autre. Tu (Dieu) les as faits, la matière absolument de rien et le modelé d’une matière privée de forme ; néanmoins tu les as faits d’un seul coup tous deux, en sorte qu’il y a eu de suite, sans nul interstice dans la durée, matière et forme. " (cf. saint Augustin - Confessions – Livre XI, 6 - Livre XIII, 33),
et plus récemment :
"Quand une perturbation se propage dans un milieu continu, elle a tendance naturelle à s'étaler en s'affaiblissant ...
De plus, si le milieu est vraiment continu, je veux dire, si, envisagé sous un aspect plus microscopique, il ne se résout pas à un agrégat de particules, on peut démontrer que les perturbations auront une tendance naturelle à se transformer en vibrations de plus en plus rapides s'exécutant à des échelles de plus en plus petites. La représentation purement continue des phénomènes naturels nous conduirait donc à prévoir la disparition de toutes individualités, la tendance vers un état homogène où l'énergie évoluerait vers des formes de plus en plus subtiles" (cf. L. De Broglie - Matière et Lumière –1937).
En effet, nous pouvons désormais reconnaître, raisonnablement, le domaine subquantique comme étant toujours identique à lui-même,
et même, comme un domaine sans dimension dont sourdent en permanence les états les plus élémentaires du réel.
Par exemple, les flux cosmiques de type vortex ne pourraient que décroître, voire disparaître, s'ils n'étaient pas engendrés en continu par une source d'énergie à grande échelle vierge de matière.
Nous pouvons argumenter davantage en citant les galaxies à noyaux actifs (AGN : Active Galactic Nucleus), constituées de concentrations extrêmement compactes d’énergies,
concentrations qui ne seraient pas dues à des apports d’énergies provenant de leur environnement mais résulteraient de puissantes sources internes (il s'agit en particulier des noyaux répertoriés BL-Lacertae),
ou encore, le rayonnement gravitationnel.
Bien qu'envisagé dès 1916 par Einstein et ses collaborateurs lors de travaux théoriques sur les champs, ce rayonnement ne fut mis en évidence qu'à partir des années 1960 grâce au fabuleux développement des technologies de recherche, en particulier, grâce aux détecteurs très sophistiqués que sont le cylindre de Weber et les interféromètres laser.
Caractérisé par des fréquences allant de 10-6 à 1000 Hz, le rayonnement gravitationnel (les ondes gravitationnelles) correspond à une diminution de l'énergie interne ; en outre, les plus fortes marées cosmiques gravitationnelles n’expriment pas des forces importantes mais d'énormes transferts d'énergie par des évènements (des activités) quantiques ; c’est notamment le cas lorsque les étoiles sont en phase vibratoire terminale, comme les supernovae qui s'effondrent.
Il n'est donc pas déraisonnable de considérer la réduction de masse de systèmes stellaires sous le couvert d'ondes de gravité (par exemple un trou noir engloutissant des étoiles par le biais d'ondes gravitationnelles),
comme un mode de désactualisation de la matière, en d'autres termes,
comme un retour des énergies matérialisées, à l'état sans dimension d'Energie universelle.
Nous sommes ainsi en présence d’un au-delà du monde, "situé" non pas à l’extérieur de l’incommensurable enveloppe censée circonscrire l’univers, mais au tréfonds des choses et des êtres.
Dès lors, comment ne pas imaginer dans le "recyclage" et l'"émergence", deux mystérieux processus qui, de toute éternité, permettent d'établir le monde dans sa dynamique et sa diversité ?
Bien évidemment, il est impossible de tenter de saisir ces processus au moyen de calculs, ou en introduisant dans des théories des concepts, osons le dire, assez fumeux comme ceux de pression cosmique négative, d’énergie exotique sombre, etc., etc.
D’ailleurs, pour toutes ces raisons nous rejetons la théorie du Big-bang, sachant en outre que l’analyse du rayonnement cosmique fossile qui résulte de la fabrication de certains noyaux atomiques (il s’agit de la nucléosynthèse qui requiert des températures de milliards de degrés), permet uniquement de conclure que dans le cosmos il y eut, il y a d’incommensurables explosions.
A l’appui de cette compréhension, citons aussi les expériences conduites par les chercheurs John C. Mather et George F. Smoot (Nobel de Physique 2006), à l’aide du satellite COBE ; celui-ci a permis de découvrir que le rayonnement cosmique fossile est objet de fluctuations atteignant 1/30 millionième de degré Kelvin à 5 millionièmes près, entre deux points du ciel distants de plusieurs dizaines de degrés (résultats révélés en avril 1992).
En d’autres termes, ces fluctuations montrent que le rayonnement fossile n’est pas uniforme dans toutes les directions, et donc qu’il est anisotrope et provient de plusieurs sources, invalidant ainsi nombre de théories scientifiques comme la théorie du Big-bang, la théorie des textures de David N.Spergel et la théorie des cordes cosmiques de Jeremiah P.Ostriker.
A vrai dire, quelques scientifiques commencent à subodorer un deuxième Big-bang ; mais alors, pourquoi deux Bangs et pas davantage ?,
d’autant plus que l’univers est éternel puisque son substratum : l’Energie universelle,
ce Pouvoir unitaire de la matérialité comme nous le surnommons,
dont la "fractalisation" conduit aux différents états du réel,
est lui aussi, éternel car sans dimension et sans temporalité.
Ainsi, dans l’univers de toute éternité, eurent, ont, auront lieu de multiples Bangs.
Il demeure cependant une incontournable interrogation :
pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? (cf. Leibniz).
Naturellement, nous nous garderons de tenter de répondre !
Néanmoins, souvenons-nous de saint Augustin :
"Voici encore ce qu'un autre pourra dire : quand nous lisons, dans le Principe, Dieu a fait le ciel et la terre, ces mots : le ciel et la terre, signifient non pas l'ensemble de toutes les substances invisibles et visibles, achevées déjà et dotées de leurs formes, mais une ébauche encore privée de formes susceptible de prendre forme, mais une matière susceptible d'être créée, et - de fait, elle portait déjà en soi, sans ordre encore et sans nulle distinction de qualité ni de forme, ce que l'on nomme, aujourd'hui qu'ils se trouvent répartis chacun dans son ordre, le ciel et la terre, qui sont l'ensemble, l'un des créatures spirituelles, l'autre des créatures corporelles." (cf. Confessions - Livre XII - 17, 26).
*
Pour conclure, essayons de "cerner" le Pouvoir unitaire dont relève l’entité créatrice non omnipotente qui, conduisant l’univers, se singularise en chaque être et se reconnaît en l’homme, sous le couvert du je (moi, ego, sujet, esprit).
La problématique posée par la création et la conduite de l’univers est fort ancienne, nous le savons ; quant aux réponses apportées, elles furent bien évidemment exprimées en fonction des connaissances qui prévalaient en leur temps ; ainsi :
- Platon différenciait nettement le monde sensible perçu par les sens, de celui révélé par ce qui est intelligible à tout humain quelle que soit sa culture, c’est à dire par ce qui est exprimé avec les idées en général, le beau et le bien en particulier.
Pour cet illustre ancêtre, les idées sont les causes de toute chose, et considérer le beau comme cause de la beauté revient à dire que les belles choses imitent l’idée du beau.
- Aristote pensait que la dynamique du monde présuppose une cause efficiente : un moteur, et une raison, un but final : le bien :
"Il y a donc aussi quelque chose qui le meut (le premier ciel qui est source du mouvement dans l’univers) et, puisque ce qui est mû et meut sont associés, il doit y avoir quelque chose qui meut sans être mû ..." (cf. Métaphysique – 1072, a 21).
- Quant à Plotin, il était convaincu que :
"S’il y a quelque chose d’antérieur à l’énergie qui est donnée, ce quelque chose transcende donc cette énergie et par conséquent transcende aussi la vie.",
" Mais de l'Un qui est le Bien, vient pour l'Esprit le Plusieurs. Car la puissance qu'il avait reçue, il n'a pu la retenir : il l'a donc fragmentée et, cette puissance, il l'a faite plusieurs ..."(cf. Traité 38 – 17, 10 - 15, 20).
Evidemment, l’univers n’est pas conduit par des lois et des principes mais par un Pouvoir créateur.
C’est pourquoi,
après avoir étudié et suivi les voies de transcendance empruntées par Platon, Aristote et Plotin,
après avoir constaté que dans l’univers, il y a en permanence prise en compte de repères de valeur, notamment de durées ces intervalles qui ne sont pas de l’espace mais d’ordre transcendant,
par analogie avec l’Energie universelle, ce Pouvoir unitaire de la matérialité,
nous postulons avec assurance, le "réalisme" d’un Pouvoir unitaire de la spiritualité, c'est-à-dire l’existence d'un Pouvoir unitaire de caractère divin, essence et source du pouvoir créateur impliqué dans le monde.
En ce début de troisième millénaire, les connaissances scientifiques et la maturation de pressentiments, de concepts et de logiques, ouvrent donc sur des cheminements intellectuels presque vierges d'investigations philosophiques et théologiques,
des cheminements originaux qui permettent notamment de découvrir qu’en tout homme, en tout être, en tout état du réel, cohabitent potentiel et actualisé, physique et transcendant, temporel et éternel, attestant ainsi que l'univers est en relation permanente avec deux entités sans dimension, c’est à dire en relation avec deux sources mères éternelles.
Quelles sont les relations, plus exactement, les interactions entre ces deux sans forme, ces deux Pouvoirs unitaires, et l’univers ?
Là aussi, nous nous garderons de répondre mais rappellerons néanmoins, que quelques interactions physiques sont accessibles à l’expérimentation ; ce sont celles qui alimentent le discours scientifique,
et que d’autres plus subtiles, exprimées par les êtres évolués, attestent l’existence de liens abstraits et la prise en compte de références labellisées par le concept : "valeurs morales".
Dès lors et sachant qu’il n’y a pas d’abysse structurel entre la matière inerte et la matière animée, nous imaginons volontiers, des similitudes entre les forces physiques et les liens qui permettent l’élaboration et la cohérence des constructions abstraites ( concepts, …, idées, …) qui meublent le domaine de l’abstraction et sont plus ou moins en adéquation avec le réel,
des liens dont les logiques sont les expressions singulières.
Nous voici fort éloignés des compréhensions actuelles à propos des pouvoirs, des énergies, des forces, des interactions et des logiques qui permettent la cohérence et la dynamique du monde !
Paul Moyne
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Paul Moyne
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Posted by Stacy Esch on November 6, 2023 at 8:15pm 10 Comments 0 Likes
Is an artist's "vision" primarily a product of experience or imagination? I don't want to pursue the simple answer that it's both. Is it primarily one or the other, of if it's just plain old both, how do they interact to create an imaginary world?
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Posted by Clare Davis on November 6, 2023 at 8:15pm 0 Comments 0 Likes
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ContinuePosted by Martyn Davis on November 6, 2023 at 8:14pm 0 Comments 0 Likes
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Posted by Yolanda Bruner on November 6, 2023 at 8:12pm 0 Comments 0 Likes
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Posted by Nickolas Caraballo on November 6, 2023 at 8:11pm 0 Comments 0 Likes
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ContinuePosted by Sanjeev Saxena on November 6, 2023 at 8:10pm 0 Comments 0 Likes
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Added by Renny Jones 0 Comments 0 Likes
Added by Renny Jones 0 Comments 0 Likes
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